Est-ce parce que je suis fatiguée, est-ce parce que je n'ai pas le temps de m'évader car toujours physiquement limitée et trop occupée à nettoyer les verres de mes lunettes et l'écran de mon ordinateur, comprenez ici que je croule sous le poids de mes études...
Ne sais pas trop, ne se prononce pas, toujours est-il que j'ai un manque viscéral d'échappatoire et que je sens ma coquille émotionnelle s'effriter dangereusement sur des évènement anodins...
Comme tout à l'heure, dans le métro, je monte dans la ligne 4 à Montparnasse, m'assoie dans un 4 places, en face d'un mec à lunettes aux cheveux gris l'air pas très commode et à côté d'un autre aux cheveux très courts avec un énorme bouquet de roses roses emballées dans du papier noir et du papier de soie vert qui avait l'air complètement stressé ou alors qui n'avait pas un ballais dans le cul mais bien un rateau!!! Je me suis coincée entre ces deux êtres pas très humains parce que dans le 4 places d'à côté il y avait une dame trop humaine qui avait enlevé sa prothèse de jambe et qui avait une bière à la main. Ce soir j'avais pas envie de risquer de devoir "tenir la jambe" (comment mal placer un jeu de mots) pendant un quart d'heure à une clodo mal lunée, sachant que la dernière fois avait été vraiment éprouvante...
Et la musique a commencé à m'envahir à peine assise, cherchant du regard, quelque chose de captivant... Un duo d'accordéon mi-musette mi-manouche, de la bonne musique, pas de ces escrocs qui viennent parfois nous torturer les timpans, de ces accordéons du métro parisien qui viennent vous serrer la gorge et vous piquer les yeux... Mon regard n'accrochait toujours rien, seules mes oreilles se laissaient bercer, jusqu'à ce que la dame sans jambe manifeste son engouement : "OOooooooooh c'est géniaaaaaaal, on dirait du bal museeeeeeette!"
Elle était TELLEMENT mignonne! Mais tellement tellement!!! Et je peux éxactement vous la décrire : on dirait Audrey Tautou dans "Ensemble c'est tout", avec les cheveux courts donc, mais en beaucoup plus vieille et sans dents!
Elle devait être un tout petit peu bourrée, elle chantait un poil fort mais à peine, je suis encore trop bête de m'être assise en face du monsieur renfrogné dans son sudoku au lieu d'avoir partagé mon siège avec sa prothèse... Elle a vu que je la regardais et elle m'a dit "j'ai mal a la patte alors c'est pour ça que j'ai posé ma jambe", je lui ai souri, j'ai ri même, j'ai ri les yeux mouillés à cause de la musique. Et puis, elle m'a dit "tu crois qu'il est en train de gagner?" en pointant le rabougri d'en face d'un coup de menton, j'ai répondu d'une moue : "je sais pas, mais il a pas l'air fun"...
Elle était mais TELLEMENT mignonne, SDF sans doute, mais propre sur elle, un regard et un sourire tous doux, rien que de la regarder me demandait un effort multiplié au centuple pour ne pas troubler entièrement ma vision...
J'ai regardé les stations s'éloigner, avec le regard embué ça faisait un peu surnaturel, comme dans un film avant-gardiste en accéléré. Je me suis posée un instant la question : j'ai rien n'a faire ce soir, et si je restais avec elle à faire le tour de Paris en métro, j'aurais l'impression d'être en voyage et elle ça lui ferait un peu de compagnie? Mais j'étais trop fatiguée et j'avais pas envie de gérer l'éventualité qu'elle me pète un plomb tout d'un coup alors je me suis laissée espérer que je le ferai sur 2 stations puis je me suis contentée de la regarder, de lui sourire, et de lui faire comprendre que, là maintenant tout de suite, elle n'était pas seule.
"Tu veux ta p'tit pièce?" Qu'elle a dit à l'accordéonsite... avec ses petites lèvres retroussées par défaut de dentition :)
Je crois que j'ai compris quelque chose d'énorme hier grâce au film "Welcome", pardon c'est assez personnel et ça n'est pas dans mes habitudes, mais pour les gens qui vont un temps soit peu s'identifier, vous pourrez peut-être adapter cette réflexion à votre cas personnel ; je suis toujours très attirée ou interpelée par les gens les plus démunis, clochards, sans-papiers, gitans, handicapés... je suis toujours ultra touchée, je me sens concernée, je veux faire le maximum à mon échelle, parfois ç'en est même ridicule et ça pourrait paraître malsain cette attraction, ce n'est pas de la fausse pitiée ou compassion et je me sens à chaque fois obligée de me justifier, mais je ne sais pas, je suis toujours fascinée et comme aimantée vers ses "indigents" comme on dit dans un vocabulaire soigné. Je me suis parfois demandée pourquoi en me disant que c'était forcément égoiste et en cherchant en quoi j'y trouvais mon compte, et puis hier, ça m'est venu d'un coup : eux ils n'ont rien, alors ils n'ont rien n'a perdre, et moi, j'ai déjà perdu le plus gros, et je dois sans m'en rendre vraiment compte, vivre avec cette peur de voir encore le pire venir, alors que quand on est au plus bas dans l'échelle sociale, on n'a rien n'a perdre, c'est pour ça que je dois êrte fascinée, ce n'est ni malsian, ni de la fausse pitié, ni de l'égoisme, juste ... logique, rationnel!
Ne sais pas trop, ne se prononce pas, toujours est-il que j'ai un manque viscéral d'échappatoire et que je sens ma coquille émotionnelle s'effriter dangereusement sur des évènement anodins...
Comme tout à l'heure, dans le métro, je monte dans la ligne 4 à Montparnasse, m'assoie dans un 4 places, en face d'un mec à lunettes aux cheveux gris l'air pas très commode et à côté d'un autre aux cheveux très courts avec un énorme bouquet de roses roses emballées dans du papier noir et du papier de soie vert qui avait l'air complètement stressé ou alors qui n'avait pas un ballais dans le cul mais bien un rateau!!! Je me suis coincée entre ces deux êtres pas très humains parce que dans le 4 places d'à côté il y avait une dame trop humaine qui avait enlevé sa prothèse de jambe et qui avait une bière à la main. Ce soir j'avais pas envie de risquer de devoir "tenir la jambe" (comment mal placer un jeu de mots) pendant un quart d'heure à une clodo mal lunée, sachant que la dernière fois avait été vraiment éprouvante...
Et la musique a commencé à m'envahir à peine assise, cherchant du regard, quelque chose de captivant... Un duo d'accordéon mi-musette mi-manouche, de la bonne musique, pas de ces escrocs qui viennent parfois nous torturer les timpans, de ces accordéons du métro parisien qui viennent vous serrer la gorge et vous piquer les yeux... Mon regard n'accrochait toujours rien, seules mes oreilles se laissaient bercer, jusqu'à ce que la dame sans jambe manifeste son engouement : "OOooooooooh c'est géniaaaaaaal, on dirait du bal museeeeeeette!"
Elle était TELLEMENT mignonne! Mais tellement tellement!!! Et je peux éxactement vous la décrire : on dirait Audrey Tautou dans "Ensemble c'est tout", avec les cheveux courts donc, mais en beaucoup plus vieille et sans dents!
Elle devait être un tout petit peu bourrée, elle chantait un poil fort mais à peine, je suis encore trop bête de m'être assise en face du monsieur renfrogné dans son sudoku au lieu d'avoir partagé mon siège avec sa prothèse... Elle a vu que je la regardais et elle m'a dit "j'ai mal a la patte alors c'est pour ça que j'ai posé ma jambe", je lui ai souri, j'ai ri même, j'ai ri les yeux mouillés à cause de la musique. Et puis, elle m'a dit "tu crois qu'il est en train de gagner?" en pointant le rabougri d'en face d'un coup de menton, j'ai répondu d'une moue : "je sais pas, mais il a pas l'air fun"...
Elle était mais TELLEMENT mignonne, SDF sans doute, mais propre sur elle, un regard et un sourire tous doux, rien que de la regarder me demandait un effort multiplié au centuple pour ne pas troubler entièrement ma vision...
J'ai regardé les stations s'éloigner, avec le regard embué ça faisait un peu surnaturel, comme dans un film avant-gardiste en accéléré. Je me suis posée un instant la question : j'ai rien n'a faire ce soir, et si je restais avec elle à faire le tour de Paris en métro, j'aurais l'impression d'être en voyage et elle ça lui ferait un peu de compagnie? Mais j'étais trop fatiguée et j'avais pas envie de gérer l'éventualité qu'elle me pète un plomb tout d'un coup alors je me suis laissée espérer que je le ferai sur 2 stations puis je me suis contentée de la regarder, de lui sourire, et de lui faire comprendre que, là maintenant tout de suite, elle n'était pas seule.
"Tu veux ta p'tit pièce?" Qu'elle a dit à l'accordéonsite... avec ses petites lèvres retroussées par défaut de dentition :)
Je crois que j'ai compris quelque chose d'énorme hier grâce au film "Welcome", pardon c'est assez personnel et ça n'est pas dans mes habitudes, mais pour les gens qui vont un temps soit peu s'identifier, vous pourrez peut-être adapter cette réflexion à votre cas personnel ; je suis toujours très attirée ou interpelée par les gens les plus démunis, clochards, sans-papiers, gitans, handicapés... je suis toujours ultra touchée, je me sens concernée, je veux faire le maximum à mon échelle, parfois ç'en est même ridicule et ça pourrait paraître malsain cette attraction, ce n'est pas de la fausse pitiée ou compassion et je me sens à chaque fois obligée de me justifier, mais je ne sais pas, je suis toujours fascinée et comme aimantée vers ses "indigents" comme on dit dans un vocabulaire soigné. Je me suis parfois demandée pourquoi en me disant que c'était forcément égoiste et en cherchant en quoi j'y trouvais mon compte, et puis hier, ça m'est venu d'un coup : eux ils n'ont rien, alors ils n'ont rien n'a perdre, et moi, j'ai déjà perdu le plus gros, et je dois sans m'en rendre vraiment compte, vivre avec cette peur de voir encore le pire venir, alors que quand on est au plus bas dans l'échelle sociale, on n'a rien n'a perdre, c'est pour ça que je dois êrte fascinée, ce n'est ni malsian, ni de la fausse pitié, ni de l'égoisme, juste ... logique, rationnel!
2 commentaires:
je t'avais écrit un commentarie et je ne me rappel plus de quoi ( cela n'as pas marché, je n'étais pas logined) Je voulais te dire que moi aussi je me sentais proche de ceux qui souffrent mais que loin d'être bizarre est tout à fait normal. Se faire une caparace, penser que cela ne nous concerne c'est une forme de se protéger de l'horreur, du mal que cela nous ferait si cela nous arrivait un jour. du "ne pas vouloir savoir". En fait, il faudrait que quelqu'un contienne la tristesse du monde mais ce n'est pas possible. En tout cas, tu y vas, tu es plus cas cou, tu ne veux pas faire semblant. Ce n'est ni bon ni mauvais, ça te rend fragile..
si tu n'es pas partie je suis partante pour se voir.je ne sais pas ni quand ni comment ni où...
casse-cou je voulais dire....
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