jeudi 21 février 2008

Rencontre

Jeudi 21 février (j'ai 22 ans un quart aujourd'hui!)

environ 13h43 :p

je reviens du bureau de LMDE à Jussieu où j'ai fait une queue de trois quarts d'heures (esprits déplacés,merci de s'abstenir!) pour m'entendre dire que je ne pouvais PAS faire de carte de prise en charge des soins internationale car bien qu'étudiante, je ne pars pas dans le cadre d'un "stage conseillé par mon établissement" ou "d'études à l'étranger" : ben nan connasse je paye 3000€ pour aller m'occuper des enfants qui sont dans la merde et en profiter pour croiser quelques bonzes et mater les cimes enneigée de l'Himalaya, t'aurais préféré que j'aille croupir dans les bureaux d'une multinationale aux States?!

Bref, j'arrive du métro censier et me dirige vers la rue Mouffetard, je tombe sur le Franprix, ça fait 2 stations de métro que je me demande si je vais au café (ma pause déjeuner est déjà bien entamée), ou si je vais juste acheter une tablette de chocolat au lait et noisettes plus quelques pommes (oui faut bien faire genre!), je n'ai que 2,50€ de monnaie et je ne sais pas s'il y a un minimum CB à Franprix, alors : Franprix? le café? ... le café? Franprix?, que dilemme...

Mais ça ne s'arrête pas là! Car voilà que je croise une petite jeune fille aux allures de manouche qui vend des bouquets de jonquilles et qui me dit : "mad'moiselleu, unn bouquet de jonquilles?" avec un sourire franc... je lui rend son sourire, et me dirige vers mon café : bondé! Hop, demi-tour : Franprix, pas de minimum pour la carte, parfait!

Je fais une parenthèse ici pour dire qu'en ce moment je lis "Dans la peau d'un intouchable" de Marc Boulet. C'est l'histoire d'un journaliste français qui se déguise physiquement ET mentalement en mendiant intouchable, qui vit dans la gare de Bénares au milieu des chiens, des lépreux et des cadavres humains, qui mendie pour manger et qui nous explique vraiment ce que c'est que d'être un mendiant parmi 1 million en Inde : le mépris des autres, l'ennui, la perte de toutes sensations de plaisir, l'envie de ne plus se battre, l'ennui, encore l'ennui, toujours l'ennui... Et ces touriste, qu'il incarnait lui-même avant sa métamorphose, si riches qui ne daignent jamais lui faire l'aumône d'un tout petit centime.
Et bien, ça donne presque envie de donner à tous les clochards de Paris je vous jure!

Donc je flane rapidement parmi les rayons de la supérette, j'aperçois ma petite gitane dehors, est-ce que je vais oser aller lui acheter un bouquet? (c'est con hein...) Je cherche des kinder bueno, je pourrais lui en filer un ... y'a pas! Bon, je passe en caisse, paie en CB, prépare mes 2,50€ dans ma poche (ça doit au moins couter 3€ son bouquet, je vais surement pas avoir assez...crotte!)

Je sors, je m'approche d'elle, lui envoie un sourire en même temps que je lui demande combien ça coûte, "Deu eulo", cool! Je lui file les 2,50 elle s'en rend compte, relève la tête, me souris, moi aussi, encore! :)
Elle me tend mon bouquet, je fais un quart de tour pour m'en aller, puis me retourne vers elle : "tu es de quelle origine?" elle comprend pas... "tu viens d'où?", toujours pas... avec "d'où" elle comprend "deux" elle croit que je veux un autre bouquet! Non! "toi : Romania?", "Oui!!" fait-elle avec la tête, la bouche et un nouveau sourire, "Unde?" (qui veut dire "où?") Elle me répond une ville que je ne connais pas, "mOUaaa, je sUis aaallée en Romania, Brasov, Sibiu, Sigishoara, Suceava, Cluj" (j'articule bien pour qu'elle comprenne), signe de pouce : "génial!"
Elle parle aussi bien français que moi Roumain, vous imaginez le carnage! Mais elle a l'air tellement heureuse que je lui parle! Et moi aussi je suis tellement heureuse qu'elle me sourie comme ça!!! Puis vient la question que je n'ai pas pu m'empêcher de poser : "toi, tzigane?" ...
"Oui!" avec la tête qui frétille et un sourire qui frôle ses oreilles, "toi, musica?", avec un signe de main qui oscille de droite à gauche : "MMMmmm...", bon ok, pas trop... : euh... "vioara?" (qui veut dire violon), "nan, mon frère, moi accordéon" me dit-elle en le mimant, je rigole et lui dis sans savoir si elle va comprendre : "Ah génial!"

Petit blanc,

J'allais partir, et elle me parle en Roumain, je ne comprend pas, elle fait des gestes, cherches des mots en français, je comprends : "Romania ... touriste?", "Ah! oui oui!", "Joli?", "OUI! oui, surtout les temples (euh merde elle va pas comprendre...) Putna, Voronet (le nom des temples)", elle sourit encore... je lui redemande de quelle ville elle vient, et ce coup ci je comprends, vers Timisoara apparemment, complètement à l'ouest du pays, au centre à la frontière avec la Hongrie. Puis je lui demande son age : 17 ans, depuis combien de temps elle est en France : 4 mois, j'essaye de lui demander si ce n'est pas trop dur mais elle ne comprend pas, elle me dit des choses en Roumain que je ne comprend pas non plus... On se regarde, on rigole, on se sourit, toujours...

Je m'en vais, j'ai du baume au cœur, ça fait du bien, et ça me confirme qu'il n'y a pas que des espèce de romanichels espiègle, hargneux, menteurs et voleurs... Tiens je me rend compte à l'instant que j'ai oublié de lui demander son prénom, je voulais lui dire "A bientôt j'espère" mais je n'ai pas su, alors je lui ai dit "la revedere" qui veut dire "au revoir", AU REVOIR!

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Anne,
C'est Alizée et Céline
On est fan de ton blog
On t'adore
gros gros bisous
Alizée et Céline

gitAnne a dit…

OUAIIIIIIIIIIIS !!!!!!!!!! :D :D des fANNEs!

Anonyme a dit…

salut anne,
c'est myriam et moi aussi je suis fan de toi! y a des trucs que tu écris et que je prends pas la peine de lire...(pardon) mais là j'ai dévoré d'une traite ton "post" et j'adore ton style, tu écris vraiment bien! ce fut un plaisir de te lire.
a quand un essai ou autre parution? je crois que tu en as l'envie et je sais que tu en as le talent!
je t'embrasse "jeune" anne de 22 ans un quart.

gitAnne a dit…

Oui j'en ai l'envie, le talent... encore à travailler je pense, surtout quand j'écris pour les autres, parfois trop de mots...
Mais merci pour les critiques, qu'elles soient positives ou négatives elles sont constructives et j'en ai besoin, parce qu'il m'arrive de rêver d'écrire...

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