mardi 14 décembre 2010

Révision de la leçon sur le Royaume-Uni


Moi : Quelle est la capitale de l'Irlande du Nord?
K : ...
Moi : Bel...?
K : Belleville!

Cinq minutes plus tard,

Moi : Quel est le symbole de l'Ecosse?
K : Le trèfle!
Moi : Non, ça c'est l'Irlande
K : ... Ah oui!! Le chaudron!
Moi morte de rire
K : Bah, pourquoi tu rigoles?
Moi : Parce que c'est le chardon!


Hahaha, il est génial ce p'tit (GRAND! pardon, il est pas petit!)


lundi 13 décembre 2010

Chemin de f... antasme



Pérou, dans le train retour du Machu Pichu, novembre 2008.


(...)

Je souris à Octavio. De la fatigue nerveuse je passe à la fatigue tout court. Je suis complètement naze, kaput! Je baisse ma garde naturellement. Une espèce de calme mêlé de maturité se dégage de lui... Et la sérénité m’envahit, enfin. Je me laisse bercer par «toudoum» de la locomotive sur les rails, je crois que rien au monde ne m’est plus agréable que cette sensation pour m’abandonner aux bras de Morphée. Pour être totalement sincère, cela relève même d’une toute autre dimension : le train est mon plus grand fantasme!



Cela remonte à quelques années auparavant, je ne devais pas alors avoir vingt ans et j’allais visiter des parents à Reims. Je me souviens que c’était en hiver car à l’aube il faisait encore nuit noire. Pour rentrer à Paris je montais dans un train aux alentours de six heures du matin. Surprise! C’était un train compartimenté et je me retrouvais dans une cabine de six places.

A cette époque, les compartiments me rappelaient les départs au ski - gamine - en train couchette ; je n’avais pas encore parcouru l’Europe de l’est avec ma carte Interrail ni la Russie en Trans-Sibérien... Une fois - je devais avoir cinq ans - j’avais même failli oublier mon nounours rose, offert par une voisine à mes quatre ans, sur les petons duquel sont brodés les mots «Love» et «me». (J’emploi le présent car bien sûr, malgré quelques rides et un pelage bouloché, mon fidèle compagnon trouve toujours sa place, bien calé sous mon bras droit, chaque fois que le soleil s’en va réchauffer nos amis diamétralement opposés!) Je revois maman, affolée devant ma mine dépité et mes lèvres tremblantes de chagrin, me laisser sur le quai avec mon petit frère et remonter en trombe pour sauver mon protégé de l’abandon. Quelle héroïne!


Dans le coin contre la fenêtre à gauche il y avait un mec, châtain clair, d’une trentaine d’année. Je me souviens de sa barbe de quelques jours et de son sourire mâle. Il avait un bonnet noir solidement amarré sur des cheveux plutôt courts et un manteau, noir également, remonté jusqu’à la pomme d’Adam. Sur la rangée d’en face - siège du milieu - il y avait une jeune femme, elle aurait eu vingt-sept ans selon moi. Elle était emmitouflée dans une doudoune noire à ceinture et une écharpe en tissu mauve, avait un visage longiligne, et des cheveux mi-longs bruns. Elle avait l’air accessible et gentille. Je m’assis du côté du gars mais sur le troisième siège : position stratégique qui me permettait d’allonger mes jambes et de reposer ma tête contre le mur adjacent à la porte. Les rideaux étaient ouverts et la lumière éteinte lorsque j’arrivais, mais l’éclairage de la gare suffisait à s’installer confortablement sans trop déranger la quiétude des deux passagers déjà accommodés. Le flegme de l’aurore conférait une atmosphère de calme et de sérénité dans laquelle il était bon de s’immiscer. Quelques minutes plus tard arrivèrent un monsieur et une dame : monsieur car il était en costard noir plutôt bien coupé, voire sexy il faut l’avouer, et dame parce qu’elle était généreusement ronde et avait l’air d’avoir enfanté à plusieurs reprises. Il s’assirent respectivement en face du mec et de la nana. Mon confort était sauf!

Ils firent un peu de grabuge, la femme surtout, et lorsque le calme retomba, quelqu’un - je ne souviens pas vraiment qui, le barbu peut-être - demanda si cela ne dérangeait pas que l’on éteigne la lumière (l’interrupteur ayant été actionné, à son arrivée, par la madone).

Tous feux éteints et rideaux tirés, la locomotive se mit en branle. Comme unique source de lumière ; une timide veilleuse au dessus de la fenêtre qui ne permettait que de distinguer les silhouettes de mes colocataires éphémères. Depuis le début j’observais ce manège les yeux mi-clos, la tête rentrée dans les épaules, à peu près calée contre la paroi voisine. Mais lorsque le calme fut total mes sens se mirent en éveil, j’ouvris grand mes billes pour scruter chacun des passagers, affutai mes oreilles pour essayer de distinguer leurs respirations et m’abandonnai toute entière aux soubresauts réguliers de la rame. Soudain, le vice s’empara de moi comme la tempête de neige prend Paris d’assaut : sans préavis.

Je m’attardai sur la pince stricte du pantalon de l’homme d’en face qui tombait, bien droite, sur d’élégantes chaussures de cuir noir en laissant entrevoir de fines chaussettes parmes assorties à sa chemise. A partir de ce détail j’imaginais la prolongation de sa jambe ; un mollet aux poils virils et aux muscles fins et marqués. Je voyais mon doigt s’insinuer délicatement sous le plis de l‘habit et remonter tout doucement, effleurant la peau, entortillant quelques boucles, avant de venir provoquer cette partie qui rend fou, juste là sous le genou, où la peau est tiède, douce et menue: le creux poplité. Puis, à pleines mains j’empoignais ces deux cuisses bien dures que je malaxais à la manière d’un chat, faisant mine d’y planter mes griffes mais en les rétractant juste avant de pénétrer la peau. Mes doigts espiègles suivirent ensuite le liseré d’un boxer marron foncé bien ajusté, feignant d’explorer l’intérieur de la cuisse mais s’échappant rapidement pour découvrir les contours extérieurs de celle-ci. Je parcourais d’un doigté aérien presque toute la circonférence de la jambe ressentant la chaleur de la peau et me délectant toujours de la pilosité de la surface et de l’aspérité délicieuse générée par celle-ci. Je remontais sur le sommet de la jambe et m’avançai quelques millimètres plus haut crispant à nouveau mes doigts comme pour assurer ma prise. Ce petit manège affola mes sens et me poussa vers l’épicentre de son ardeur. Très lentement, armée d’un faux calme provocateur, j’atteignais le coeur de la fournaise, le volcan en... érection.


Rose!


Il fallait à tout prix que je chasse ces pensées de la braise me servant de cervelle à cet instant. En effet, la seule idée de l’exquise douceur mêlée à la chaleur et à la fermeté du levier de plaisir dans mes mains, déclenchait tous les rouages de mon excitation entraînant mon cou, ma bouche, ma langue, mon nez, mes joues... et embarquait indubitablement la matrice de ce tout, déréglant l’irrigation de mon jardin secret!

Ce court plaisir - affabulation totale de mon esprit - laissait alors place à la frustration ; intenable et inacceptable. Supplice!


Mais que faire? S’ouvrir le crâne pour y balancer un seau d’eau? Supporter la frustration tout en savourant l’excitation? Ne rien faire?


J’essayais chacune de ces solutions, pour finir par retenir ma respiration et fixer le plafond... avant que mon regard ne se pose sur le mec au bonnet. Lui à priori ne me ferait point flancher ; plutôt petit, plutôt blond, pas le genre de mec à ma faire chavirer, je ne prenais gare. Mais à force de le scruter, et alors même que son visage ne laissait s’échapper aucune expression puisqu’il somnolait, je fus troublée par sa présence, il y avait du mordant dans la sérénité de ses traits endormis : du chien! Oui c’est cela, il avait du chien. Il me faisait le même effet que le chanteur Bénabar ; ni petit ni grand, ni maigre ni gros, ni moche ni beau, un peu trop pâle d’yeux et de peau, apparemment trop sage... mais avec le charisme d’une statue grecque qui le rendait absolument désirable et irrésistible!


Rassasiée de préliminaires avec son voisin d’en face, ce furent des scènes sauvages que je m’imaginais dans la pénombre et le ronronnement de la rame : des tringles qui se décrochent, un rideau bordeaux au tissu rugueux qui me tombe sur la figure, nos mains qui s’emmêlent autour des barres froides des porte-bagages et sur lesquelles on entend tinter mes bagues, la peur que quelqu’un rentre dans le compartiment, nos cris étouffés, notre bestialité...


Rose! Rose!


Je crois que la promiscuité du compartiment, la lumière un rien glauque et tamisée de la petite veilleuse, le design désolant du train, le refrain lancinant du wagon chevauchant les rails comme un bécarre sur une porté, ou la sensation de lévitation si propre au voyage par voie ferrée m’ont égarée : moments de vie en suspens, ni là ni là-bas, tout doucement, secondes volant comme une plume de colombe tombant d’un platane. Cette ambiance démultiplia mes sens qui à leur tour révèlent mon essence ; jeune fille vivante, jeune femme brûlante qui découvrait ses envies et manigançait ses folies! Qu’il était bon de se choquer, pour lutter, puis finir par abandonner, accepter, et se laisser aller.



Sur le souvenir de mes première tribulations érotiques je m’assoupis, tranquille et grandie.

Je dors une dizaine de minutes à peine. Mes yeux s’ouvrent par hasard sur ceux d’Octavio, déjà posés sur les miens. Il était en train de me regarder, comme s’il me guettait.

(...)

mercredi 8 décembre 2010

Melting-pot

*
Aujourd'hui dans le métro Kamil s'est assis à côté d'une petite fille de son âge plutôt jolie. Ils n'arrêtaient pas de se lancer des regards furtifs.
Lorsqu'elle fut partie, je lui demandai l'air de rien :
- Tu la trouvais jolie la petite fille?
- Nan j'aime pas les chinoises, elles mangent du porc!
(La gamine n'étant absolument pas asiatique, elle avait juste la peau très lisse, les cheveux bruns et raides, et les yeux légèrement bridés...)

*
"J'aime bien avoir de la neige dans les cheveux"

*
K: - T'aimes bien les carottes jaunes.
Moi: - Oui!
K: - Pas moi, ça a le goût de navets.

lundi 6 décembre 2010

La boucle est bouclée.

*

J’ai vingt-et-un ans, je suis seule dans Paris, l’Amour vient de me filer entre les doigts.

Je plonge dans l’abîme de la solitude et m’y esquinte. J’use et abuse de mîmes et mimiques pour accrocher des coeurs que je jetterai demain matin comme les draps sales que j’envoie dans la panière. Je danse debout et couchée, tourne et tourbillonne à en perdre le nord, le sud, l’est et l’ouest, je suis désenchantée. Je n’ai pas encore l’électricité dans ma nouvelle demeure, je grignote des carottes crues assise au bout de mon lit! Le pathétique m’a dans sa ligne de mire : j’appelle au secours.


Assise à l’arrière d’une petite Fiat Punto cabossée, une mélodie s’échappe des hauts-parleurs qui grésillent. Au volant mon messie, celle qui pour me sortir de mon désarroi m’a - un soir d’automne - traînée dans une cave de Saint-Germain, noyer mon saoul dans un cocktail de rythmes latinos. Je tends l’oreille et me concentre sur les paroles :


«A force de trop penser,

Ses yeux commencent à fatiguer,

Nue, elle s’assoit pour fumer,

Elle a 25 ans,

Très envie de crier,

Et de sortir danser,

Dans les bras d’un inconnu,

Et dans les bras d’un autre inconnu,


...


Pourquoi s’effacent les précieux instants,

les journées où s’arrête le temps,

les nuits sans rêves,

les peurs ingénues,

qui parfois nous ont plues?

Pourquoi s’envolent les mots d’amour,

les matins, dans notre lit de velours,

où les pensées font une trêve?

Il faudra se cacher comme les autres.


Offre moi tes baisers brûlants,

Je sombre dans le manque et l’éloignement,

Peu importe ce que nous fîmes,

Même si tu m’aimes,

Tu m’oublieras,

Je trinque à toi, je trinque à mo


Une mélodie, des paroles : une chanson.

Crier, danser, les bras d’un inconnu, puis d’un autre... Ne serais-je donc point la seule?

Oui je l’aime. Et je l’oublierai.

Trinquons!


Aujourd’hui une simple chanson, demain la bande originale de ma vie pendant des mois de reconstruction...


Ca tourne en boucle.




*

J’ai vingt-deux ans, dans mon kayak rouge je nargue les vagues de la rivière Trishuli qui relie Kathmandou à Pokhara au Népal. C’est mon deuxième jour de navigation, nous sommes à mi-parcours. Mes bras sont gonflés de courbatures mais bientôt je serai au pied de l’Annapurna! Je glisse sur les rapides comme mon archet sur mon violon : c’est lisse et entrecoupé de rebonds.


Hier nous avons jeté l’ancre sur les berges du fleuve, chanté et dansé autour d’un feu de joie, puis invité quelques grains de sable à nous chatouiller les pieds dans le duvet! J’ai dormi à la belle étoile dans le lit de la rivière avec comme tapisserie l’ombre des montagnes et des passerelles qui se balancent d’une rive à l’autre. La pleine lune fit - ce soir-là - office de veilleuse.


A l’aube je fus réveillée par le soleil qui courtisait sa mie au sommet des cimes embrumées. Je trébuchai sur le sable et me laissai retomber sur un gros caillou, les pieds dans l’eau. Je me réchauffai le nez et les mains au dessus de ma tasse de thé, les yeux dans le brouillards, bercée par les flots.


Je saisis mon iPod pour écouter quelque mélodie entraînante dans l’espoir d’émerger de ce rêve éveillé. Le hasard fit que je tombai sur celle-ci : «25 años» de Raúl Paz. Je ne le savais pas encore mais la chanson s’incrustera dans ce décors pour me le rappeler à jamais.


Ca tourne en boucle.




*

J’ai vingt-trois ans, je suis assise dans ce bus depuis mille ans! Elle est longue cette Panaméricaine... A trois heures l’océan, à neuf le désert : bienvenue au Pérou.


Depuis la Colombie je roule, et roule, et roule. J’ai fait quelques escales bien sûr.

J’ai diné à Cali et rêvé d’y danser. J’ai sautillé - un pied au Nord, un pied au Sud - sur la ligne de l’Equateur. Quelques kilomètre plus bas, j’ai frôlé le ciel au bord d’un cratère à cinq mille mètres d’altitude. On m’a roulé dans la farine à la frontière Péruvienne. J’ai pleuré de solitude dans la ville où on exécuta l’empereur Inca Atahualpa, d’émotion au milieu des ruines du Machu Pichu, et de douleur quand on me tatouait deux petites ouïes à la manière du violon d’Ingres dans une studette à Cusco.


Et depuis, je roule, et roule, et roule.


Le soleil se couche dans des draps roses et saumon, sur l’écume des vagues et les dunes de pierres grises du désert désabusé. C’est si beau!

Et dans mes oreilles...


«Regálama tus besos que queman que queman»


Ca tourne en boucle.




*

J’ai vingt-quatre ans, je trône au sommet de la colline où mes hôtes nomades ont élu domicile au début de l’hiver. En face de moi s’étend la steppe Mongole à perte de vue, derrière, la yourte se dresse fière et immaculée. Mes doigts caressent la terre tandis que l’air dorlote mes joues. Les deux chiens me réchauffent les cuisses. J’ai posé mon stylo sur mon carnet ouvert et je m’offre à la terre. La Pacha Mama titille mes sens : le chant du vent dans la forêt, le reflet du soleil sur le lac au loin, l’odeur de la liberté, le gout du lait de yak et de brebis mélangé, la douceur de l’herbe sauvage...

La batterie de mon lecteur mp3 est une denrée rare et précieuse, je ne puis la recharger sur ces terres retirées. Mais je vis ma vie en musique, elle est l’écrin de mes souvenirs.


«Porque se van los pequeños momentos?»


...


Ca tourne en boucle.




*

J’ai vingt-cinq ans, je suis de retours à Paris.


Ce soir je rencontre celui qui a rythmé mes épopées.

J’ai pris de la bouteille et de l’assurance mais saurai-je le remercier?


C’est sans compter le charme indéniable du personnage ; gosse de quarante printemps aux boucles espiègles et à la bouche en coin, qui pousse la chansonnette aussi simplement qu’un yaourt nature et aussi profondément qu’un ronronnement félin.

Il fallait que vous le sachiez, mesdemoiselles!


J’entends sa voix et je tremble, elle m’éjecte sans pincettes dans de lointaines contrées. Boulimie de souvenirs et d’émotions, comment le lui dire?


Je le salue maladroitement, j’en perds mon castillan mais l’essentiel est dit, je peux libérer ma mémoire le coeur léger - et trinquer à sa santé!


Voilà qu’il me fait signe de le suivre! Moi? Regard circulaire - oui, il semblerait... Accompagnée de quelques privilégiés je m’assied dans la loge, dans sa loge. Il est à cinquante centimètres avec sa guitare et ... il interprète la chanson qu’il n’a pu chanter sur scène, «ma» chanson.


25 años.


La boucle est bouclée!





Si la vidéo apparaît coupée cliquez ici pour la voir dans son intégralité!




mercredi 1 décembre 2010

Lettre au père Noël

" Cher père Noël pour Noël Je voudrais le guide pokémon version OR heartgold & version argent soulsilver volume 2. Et aussi la DS°XL bleu. Puis Need for speed most wanted sur PC.

Au revoir"

Retranscrit en l'état.

Moi : Ben ça va t'as pas demandé trop de choses!
K : Oui mais maman et papa ils peuvent pas acheter la terre entière hein...
Moi : Comment ça maman et papa, c'est au père Noël que tu t'es adressé, nan?
K : Ouiiiiiii mais ça c'est pour faire plaisir à maman, elle veut que je croie au père Noël mais moi je sais très bien qu'il existe pas...
Et t'as vu j'ai mis "Au revoir" à la fin!
Moi : Oui j'ai vu Kamil :)

(Et lui qui passe son temps à me dire qu'il est Algérien et musulman :)

mardi 30 novembre 2010

Le robinet.

Je pose mon menton sur le haut du robinet, regarde le reflet du paysage dans la fenêtre sur les carreaux blancs, oscille de gauche à droite, et de droite à gauche, bien calée au sommet du coude d'acier. Je me sens bien. Je pense que l’écriture est magnifique car elle enfante ces moments là. Ces instants d’absurdité qui contribuent à l’inspiration et à la concentration. Je me recentre en me balançant du chaud vers le froid, et du froid vers le chaud.

mardi 23 novembre 2010

Años, Fernando Ortiz


Au surlendemain de mon quart de siècle, voici un poème chiné à Séville et traduit par mes soins :

Mars quatre-vingt-quinze.
Un homme seul qui écrit.
Il fronce les sourcils
et met tout son acharnement
à déterminer s'il vit
ou si c'est un rêve.

Le temps de l'enfance,
puis celui de la jeunesse
qui s'en va.
Déjà vient la maturité
- la présumée plénitude -
et c'est tout.

Que nous reste-t-il du présent?
Du passé et du futur,
qu'attendons-nous?
Seulement la transparente,
certitude de l'incertain,
entre les mains...



mercredi 17 novembre 2010

Inside Job

Pour tomber les masques de suite, je confesserai que OUI, je me suis endormie une petite quinzaine de minutes au début du film!
Oui...

Mais essayez de penser un minute que cela n'est peut-être pas en relation directe avec la qualité du film, sinon avec mon état de fatigue momentané.
(Nouvelle confession : j'ai assisté à la séance qui coïncidait avec l'heure de la sieste... A croire que j'ai gardé des séquelles irréversibles de mon séjour ibérique!)

Inside Job est un film-documentaire en 5 parties qui retrace la crise économique dont l'apogée fut fin 2008 depuis les éléments déclencheurs qui remonteraient aux années 70-80 jusqu'à la situation "post-crise" actuelle.
Sur fond d'interviews d'hommes et de femmes politiques (vous y verrez notamment les tronches de Chirstine Lagarde et DSK) , d'économistes, de (ex) dirigeants des plus grandes banques de Wall Street et de sociétés d'assurance, de professeurs d'universités... On nous explique, avec un vocabulaire financier simple et accessible mais nécessitant tout de même concentration pour les novices, les mécanismes de base qui ont engendré l'une des plus grosses arnaques financières mondiale... le chômage, la misère, la violence . . .

Je n'ai aucune légitimité d'analyse étant donné ma culture économico-politico-financière qui flirt avec le néant, et me réserve bien évidemment quant à l'exactitude de tout ce qui est avancé dans ce documentaire.
Néanmoins j'ai voulu partager mes impressions car je me suis sentie plus que concernée - et clairement ébranlée - par une constatation mise en lumière à la fin du film :

"Pour la première fois dans l'histoire des Etats-Unis, les jeunes américains auront un niveau d'études et de vie moins élevé que leur parents"

Ce que je ressens aujourd'hui en France, à l'aube de mes 25 ans, avec un diplôme bac +2 en Sciences et un autre bac +5 en commerce, c'est que d'une part je suis privilégiée du fait d'avoir eu accès à l'éducation étant tout à fait consciente que c'est loin d'être le cas de tout le monde même dans mon pays "développé", et surtout, d'autre part, que malgré ces flopées de diplômes il y a deux cas de figures qui se dénotent largement chez les 25-35 ans : ceux qui ont une "bonne situation" mais qui ont oublié leur rêves, et ceux qui poursuivent leurs rêves mais qui galèrent (grave!), malgré des diplômes.

Je n'ai pas fais d'étude ni d'enquête pour avancer cela, je ne fais que traduire avec des mots ce que mes yeux voient, ce que mes oreilles entendent et ce que mon coeur ressent.
Et j'accepte que la sensibilité soit une notion subjective...

J'ai parlé avec des parents récemment, ils s'accordent pour me dire qu'à leur époque, fraîchement sortis de l'école ils se sentaient confiants, pleins d'avenir, positifs...
Aujourd'hui, personnellement, et après de nombreuses et perpétuelles remises en questions, je n'ai pas foi en mon avenir professionnel et je suis toujours un peu... "perdue", "paniquée", "angoissée". Je connais mes capacités, j'en ai, mais je n'ai pas de moyen "légal", "loyal", "social", de les mettre à profit! Dans un domaine où je serais bonne et efficace.

Tout cela est assez personnel car je m'appuie sur mon propre exemple mais si je me permets de le faire c'est que - personnel - ça ne l'est pas tant que ça... Vraiment.

Des solutions? Je n'en ai pas. Pas encore.
Le film non plus d'ailleurs...

Voilà, ce film n'est pas GENIAL, ce film n'est pas une PURE MERDE, ce film est INTERESSANT.

A bon entendeur...


La bande-annonce :


Pour conclure, une autre phrase que j'ai retenue :
"Why financial ingeneers earn between 4 and 100 times more than a formal ingeneer?
Formal ingeneers build bridges,
Financial ingeneers build dreams..."






Au pied de la lettre...

Kamil a une évaluation de maths vendredi.

Voici ce que je lui propose comme exercice :

Ecris en toutes lettres les nombres suivants :
- 34
- 100
- 93
- ...

Kamil : Alors j'écris 35 en toutes lettres c'est ça?
...

Moi (un peu dépitée je dois l'avouer) : Euh... nan! Ben nan... Les nombres suivants, ça veut dire ceux qui suivent, après les deux points!!!

Moi, finalement morte de rire... :D

mardi 9 novembre 2010

La drague et sa réciproque!

Dingue! Sur NT1 y'a Dawson! Ca me rappelle quand j'avais 13 ans et demi... :)

Kamil : c'est quoi draguer?

Moi : draguer c'est quand tu veux montrer à une fille qu'elle te plait et que tu lui dis des choses gentilles.

Kamil : Et qu'est-ce que tu lui dis?

(Olala mon Dieu, on m'avait pas prévenu que je devrais donner un cours de drague à un gône de 8 ans!!)

Moi : Ben, euh... alors : tu luis poses des questions pour s'intéresser à elle, tu lui demande ce qu'elle aime bien dans la vie et puis après tu lui fais des compliments, tu lui dis qu'elle est belle, tu lui souris, tu lui fais les yeux doux, tu la séduis :)

Kamil : Par exemple s'il reste juste un morceau de chocolat, première solution tu le manges, deuxième solution tu le mets au frigo pour demain, troisième solution tu le laisse à ta copine, mais pour draguer c'est mieux la troisième!

Moi : ou tu partages ;)

***

Kamil : Oh, t'as un double menton!

Moi : Ah ben merci!

Kamil : Ca doit être parce que tu manges trop de gâteaux...

(La vérité sort de la bouche...)

Moi : Ca par exemple, faut pas le dire pour draguer!

Rires de Kamil...

lundi 8 novembre 2010

Peignons un peigne!

Leçon sur la grotte de Lascaux.

Moi : A l'aide de quoi les hommes préhistoriques peignaient-ils sur les murs de la grotte?
Kamil : avec leurs doigts!
Moi : très bien, et comment faisaient-ils les couleurs?
Kamil : avec du sang.
Moi : non, avec des charbons et des végétaux.
Kamil : Quoi??? Tu veux dire qu'ils se coiffaient avec des plantes?!
Moi : ... ?? ... ! Mais nooooooon Kamil ; "peignaient" du verbe peindre, pas du verbe peigner!

Au secours! :p

jeudi 4 novembre 2010

retour de vacances...

- J'ai ramené deux grimaces des vacances!
Tu veux que j'te la fais? :D




- T'as vu j'ai des fossettes quand je souris? :)
Toi aussi un peu...

Quand je vous dis qu'il les fera toutes craquer!



Et un petit remix made in Kamilou pour la route...
- Ca t'dérange, tête d'orange, ta culotte elle est orange!

mercredi 3 novembre 2010

Bonheur






«Lorsque l’on sait attendre, les gens oublient l’objectif et leur âme pénètre l’image»

Steve Mac Curry.


Si cette phrase sonne comme un poncif pour certains avertis, Juan Pablo Gutierrez nous démontre par la force des ses images et la profondeur de ses sujets que rien n’est moins évident.


Photographe Colombien né il y a moins de trois décennies, c’est un regard déjà plein de sagesse que Juan Pablo pose sur ce qui l’entoure, un mélange de spontanéité, de respect et d’authenticité.


Enfant du monde, il s’attache à mettre à la lumière de son flash les «brebis galeuses» de notre société, ceux qui dérangent tantôt les autorités, tantôt l’opinion publique, afin de leur rendre leur dignité, trop souvent piétinée.


Vagabonds, indigènes, indigents, gens du voyage - qu’ils dorment sur un carton, une paillasse, sous un pont ou la taule d’un bidonville - le photographe va a leur rencontre sans fausse pitié et, empli d’humanité et de positivisme, il instaure un dialogue qui dépasse le pouvoir des mots et révèle l’essence de chacun.


« Dans mes travaux l'image n'est pas le produit d'un acte ponctuel, mais le résultat d'un travail qui déborde de loin le court moment de la prise de vue. De longs moments passés à côté des sujets. Je veux montrer avec ma photographie un portrait multiple et surtout digne de la condition humaine. Ceci avec des vraies engagements philosophiques et personnels. »


Humble et pudique, comme il le fait lui-même avec ses modèles, il nous faudra l’apprivoiser pour l’entendre nous conter quelques anecdotes vécues au sein de la prestigieuse agence Magnum, ou encore nous confier les yeux brillants qu’il a été lauréat à deux reprises du grand prix de photo reportage Paris Match en 2008 et 2010.


Ayant parcouru l’Inde pendant presque neuf mois, et après avoir travaillé volontairement plus de trois mois auprès des enfants d'un bidonville à Deradhun (nord de l’Inde) en donnant des cours de mathématiques et d’anglais, Juan Pablo Gutierrez a souhaité nous faire partager l’incroyable allégresse de ces enfants qui grandissent dans un milieu qui à l’oeil nu pourrait paraître hostile.



"Le grand obstacle au bonheur c'est de s'attendre à un trop grand bonheur" Bernard Fontenelle



Anne Etienne.



Expo présentée par l'unicef sur une série de photos de mon ami Juan Pablo intitulée
"Le bonheur, enfants et bidonvilles, Inde"
Du 4 au 15 novembre,

GALERIE DE LA MIE.
50,RUE DE TOURNELLES 75003 métro Bastille ou Chemin Vert
Paris, France

Pour un aperçu des photos cliquez ici et

lundi 25 octobre 2010

Ces gens là et...

"D’abord, d’abord, y a l’aîné
Lui qui est comme un melon
Lui qui a un gros nez
Lui qui sait plus son nom
Monsieur tellement qu'y boit
Tellement qu'il a bu
Qui fait rien de ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui s'prend pour le roi
Qui se saoule toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu'on retrouve matin
Dans l'église qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui balbutie
Et qui a l'œil qui divague
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne pense pas, Monsieur
On ne pense pas, on prie

Et puis, y a l'autre
Des carottes dans les cheveux
Qu'a jamais vu un peigne
Qu'est méchant comme une teigne
Même qu'il donnerait sa chemise
A des pauvres gens heureux
Qui a marié la Denise
Une fille de la ville
Enfin d'une autre ville
Et que c'est pas fini
Qui fait ses p'tites affaires
Avec son p'tit chapeau
Avec son p'tit manteau
Avec sa p'tite auto
Qu'aimerait bien avoir l'air
Mais qui a pas l'air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on n'a pas le sou
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'vit pas, Monsieur
On n'vit pas, on triche

Et puis, il y a les autres
La mère qui ne dit rien
Ou bien n'importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
Y a la moustache du père
Qui est mort d'une glissade
Et qui r'garde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands flchss
Et ça fait des grands flchss
Et puis y a la toute vieille
Qu'en finit pas d'vibrer
Et qu'on attend qu'elle crève
Vu qu'c'est elle qu'a l'oseille
Et qu'on n'écoute même pas
C'que ses pauvres mains racontent
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'cause pas, Monsieur
On n'cause pas, on compte

Et puis et puis (...)



J'ai dormi trois heures cette nuit et je tairai les raisons de cette insomnie.

Levée à l'aube j'ai couru retrouver mon petit chou à la crème sous la rosée matinale qui commence à virer au givre en ce frai matin d'automne. Kamil, boucles brunes huit ans d'âge, doit son colibet à son dessert préféré maintes fois suggéré : la religieuse au chocolat, loin d'être un saint pourtant...

Bref, la mine pâle, le crin rebelle, le regard vitreux, je me suis collée un masque bonne mine imaginaire en me pinçant les pommettes pour le rosissage, me suis armée d'un sourire bien trop large pour n'être que le simple fruit du rayon de soleil qui me réchauffait les tempes, et j'ai traîné mon adorable rejeton au Franprix du coin pour en revenir chargée d'un litre de lait, de quatre oeufs et d'un pot de nutella.

- Vous avez de la pâte? Vous avez du suc?
Ben avec la pâte vous faites des crèp' et pis...

Bon OK, je sais, vous savez!
Sauf que nous, NOUS, on a fait des crèpes en forme d'étoile, de coeur, de lapin, de bonhomme, et on a mis du sirop d'érable bio dessus! Aha, on fait moins les malins! :D

Ensuite, bien repus, la peau du ventre bien tendue, l'esquisse d'un assoupissement amorcé, je me suis reflanquée le charmant mioche aux miches, direction l'UGC Bastille où nous sommes allés trembler devant le grand gros moche et méchant Gru et son irrésistible armée de MINIONS, oui - IONS :)
Je me suis étranglée de rire comme une marmotte (amis intimes, loin de moi l'idée d'utiliser ce mot à propos, je pensais au féminin de marmot et non à la p'tite bête qui fait dodo!) pendant quatre-vingt-dix-sept minutes exactement, gorge déployée et tout et tout, à me cacher dans la capuche du sweat piqué à mon minion à moi et à lancer des regards complices à ce dernier :D

De nouveau sur les pavés, l'hilarité a perduré ; on a joué à cache cache derrière les piliers de l'opéra, usant de ruses pour ne pas être découverts, piaillant comme des poussins sans grain dès qu'au détour d'un gros poteau on se retrouvait nez à nez! Je vous passe les "pouet pouet allouette", "pouet pouet cacahuète", "pout pouet mignonette" ... ... ... "pouet pouet ... quéquette" qu'il m'a finalement sorti le coquin! Ben oui fallait s'y attendre ma grande.
Et tout et tout!
Que c'est bon d'avoir huit ans parfois...

Et puis il y a Joséphine, vous ai-je présenté Joséphine? Non, à mon grand dam!
Joséphine c'est la gardienne de l'immeuble, une grosse mamie toute ronde de seins, de hanches et de joues, aux grands yeux bleus, au cheveux blancs-blonds et à l'accent Polonais. Joséphine parfois elle fait peur, c'est un peu la matrone de l'immeuble, et si on oublie de bien fermer la grille intérieure elle fait les gros yeux! Mais Joséphine hier, elle m'a fait fondre...
Après cette dure journée de labeur et toujours trois heures de sommeil sur trente-six, je m'en allais sur la pointe des pieds laissant mon protégé aux bras de Morphée et alors que je m'appliquais à bien refermer la grande porte de bois vert bouteille, j'entends une voix sortie de la pénombre qui me dit :
- Non non c'est bon, pas besoin de felmer!

Je me retourne d'un bond et aperçois la rebondissante silhouette de Madame Joséphine dont le sourire brille sous le réverbère.

- C'était tlès bon les clèpes! Vous êtes adolables les petits!

- Oh merci Joséphine :) Ben ça nous fait plaisir!

- Bon faudla lui dile de les cuile un peu plous mais vlaiment vous êtes gentils!

- Oui je sais, mais je crois que quelques chose n'allait pas dans ma pâte, je ne sais pas, peut-être la farine, elle était un peu bizarre je crois...

- Mais tou mets de l'eau dans ta pâte?

- Ben non, que du lait! Et puis là on avait mis un peu de fleur d'oranger!

- Aaaaaah ben voilà, i faut mettle dé l'eau ; moitié eau, moitié lait! Et pouis aussi une couillèle à café d'houile!

- Ah bah oui! Je savais bien qu'il fallait mettre de l'huile, ça m'est sorti de la tête!! Bon ben la prochaine fois j'y penserai comme ça, et puis j'essayerai avec l'eau aussi...

- Oui, tou vas voile, jé vous en felai aussi.
Dis, tou rentle ou ma chéli?

- Clamart.

-Clamal? Ooooooh ben dis donc, ma pauv chéli, et elle t'a pas ploposé de dolmil là poul cette nouit? ah mais y'a peut-êtle son copain... I sont genti hein, c'est vlaiment des gens bien ces gens là...

Oui, des gens bien, comme vous Joséphine, comme vous qui m'avez réchauffé mon p'tit coeur par vos paroles chaleureuse sur un bout de trottoir sous la nuit noire de la capitale, par une froide nuit de fin octobre alors que j'allais rentrer telle une zombie de l'autre côté de la ville, errant sur les quais de gare en grève, seule fatiguée et frigorifiée!


(...) "Et puis et puis
Et puis il y a Frida
Qui est belle comme un soleil
Et qui m'aime pareil
Que moi j'aime Frida
Même qu'on se dit souvent
Qu'on aura une maison
Avec des tas de fenêtres
Avec presque pas de murs
Et qu'on vivra dedans
Et qu'il fera bon y être
Et que si c'est pas sûr
C'est quand même peut-être
Parce que les autres veulent pas
Parce que les autres veulent pas
Les autres ils disent comme ça
Qu'elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
A égorger les chats
J'ai jamais tué de chats
Ou alors y a longtemps
Ou bien j'ai oublié
Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils ne veulent pas
Parfois quand on se voit
Semblant que c'est pas exprès
Avec ses yeux mouillants
Elle dit qu'elle partira
Elle dit qu'elle me suivra
Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois, Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là
Monsieur, on ne s'en va pas
On ne s'en va pas, Monsieur
On ne s'en va pas
Mais il est tard, Monsieur
Il faut que je rentre chez moi."


GRAND Jacques!


Aaaaaaaaarrrrrrggggggggghhhhhh!!!!!!!!!!!!!!
Mon dieu ce que ça fait du bien de cracher les mots sans brouillon, sans relecture, sans recherche du mot juste, sans bataille de la virgule, LIBERATION! :D

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