«Lorsque l’on sait attendre, les gens oublient l’objectif et leur âme pénètre l’image»
Steve Mac Curry.
Si cette phrase sonne comme un poncif pour certains avertis, Juan Pablo Gutierrez nous démontre par la force des ses images et la profondeur de ses sujets que rien n’est moins évident.
Photographe Colombien né il y a moins de trois décennies, c’est un regard déjà plein de sagesse que Juan Pablo pose sur ce qui l’entoure, un mélange de spontanéité, de respect et d’authenticité.
Enfant du monde, il s’attache à mettre à la lumière de son flash les «brebis galeuses» de notre société, ceux qui dérangent tantôt les autorités, tantôt l’opinion publique, afin de leur rendre leur dignité, trop souvent piétinée.
Vagabonds, indigènes, indigents, gens du voyage - qu’ils dorment sur un carton, une paillasse, sous un pont ou la taule d’un bidonville - le photographe va a leur rencontre sans fausse pitié et, empli d’humanité et de positivisme, il instaure un dialogue qui dépasse le pouvoir des mots et révèle l’essence de chacun.
« Dans mes travaux l'image n'est pas le produit d'un acte ponctuel, mais le résultat d'un travail qui déborde de loin le court moment de la prise de vue. De longs moments passés à côté des sujets. Je veux montrer avec ma photographie un portrait multiple et surtout digne de la condition humaine. Ceci avec des vraies engagements philosophiques et personnels. »
Humble et pudique, comme il le fait lui-même avec ses modèles, il nous faudra l’apprivoiser pour l’entendre nous conter quelques anecdotes vécues au sein de la prestigieuse agence Magnum, ou encore nous confier les yeux brillants qu’il a été lauréat à deux reprises du grand prix de photo reportage Paris Match en 2008 et 2010.
Ayant parcouru l’Inde pendant presque neuf mois, et après avoir travaillé volontairement plus de trois mois auprès des enfants d'un bidonville à Deradhun (nord de l’Inde) en donnant des cours de mathématiques et d’anglais, Juan Pablo Gutierrez a souhaité nous faire partager l’incroyable allégresse de ces enfants qui grandissent dans un milieu qui à l’oeil nu pourrait paraître hostile.
"Le grand obstacle au bonheur c'est de s'attendre à un trop grand bonheur" Bernard Fontenelle
Anne Etienne.
1 commentaire:
Oui,
La connivence entre toi et le photographe est bien rendue... J'ai pris grand plaisir à regarder les photos et à lire la présentation juste et pudique. Juan Pablo Gutierrez et toi, aimez la vie et c'est devenu tellement rare que c'en est émouvant. Bravo
Mo'
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