jeudi 29 décembre 2011

Para Almendra... y Chile

Siempre será difícil recordar Almendra sin pensar en un largo país de Suramérica que lleva hasta el fin del mundo... Chile. El fin del mundo donde fuí gracias a ella y donde conocimos seres humanos de una infinita ternura.

Hoy estoy acá para representar todas estas personas que conocieron a Almendra y que la aman del más profundo de su corazón : todas estas personas que dejaron palabras de amor, palabras de luz y de paz en su honor. Todas estas personas que estan del otro lado de la tierra, que no pueden estar acá y de quien intento hacer sentir la presencia trás estas palabras. Todas estas personas por fin, que en este preciso momento, estan orando cerca de una velita para Almendra.

Almendra vibraba al sonido de la música et de vez en cuando, soñaba en castellano... Por eso propuse a sus amigos Chilenos de leer una canción Chilena para representarles.

También, hace tres años, justo antes de irme de Chile y mientras Almendra estaba a una de sus numerosas citas para su proyecto de « Ecolo-Café », me encontré sola en la bruma del alba en la orilla del puerto de Valparaiso, descalzada encima del agua, y escribí mi primera canción en español... Luego, corrí para enseñarsela a la que llamaba mi Hermana y por supuesto, ella tan entusiasta, creativa y algo loca como siempre me ayudo a adaptar la letra, compuso la música e inventamos la melodía juntas – sentadas en la hierba tibia de un parque de Santiago o en las escaleras de la Chascona.

Después, cantamos esta « Canción de despedida » en vísperas de mi salida de Chile.

Había evocado cantantes famosos como Victor Jara o Violeta Parra pero sus amigos me sugirieron leer nuestra canción. Entonces perdón por su oido pero mejor que leerla prefiero hacersela escuchar porque se oye Almendra tocando guitarra y cantando conmigo. Por favor les pido indulgencia porque esto fue gravado en un rincón de sofá, a la una de la madrugada, despues de una parilla que duro todo el día y con un dictáfono...

Ayer era mi canción de despedida, hoy es la suya.

Para ti Hermana !

PARA ESCUCHAR LA CANCIÓN : HAGAN CLIC ACÁ


Pour Amande... et pour le Chili.


Mercredi 28 décembre 2011.

Il sera toujours difficile de penser à Amande sans évoquer un long pays d’Amérique Latine qui mène jusqu’au bout du monde... Le Chili. Le bout du monde où je suis allée grâce à elle et où nous avons rencontré des êtres humains d’une tendresse infinie.

Si je suis là aujourd’hui avec quelques notes d’émotion dans la voix, c’est pour représenter toutes ces personnes qui ont connu Amande et qui l’aiment du plus profond de leur coeur ; toutes ces personnes qui ont laissé des mots d’amour, des mots de lumière et de paix en son honneur. Toutes ses personnes qui sont de l’autre côté de la terre et dont j’essaye de faire sentir la présence à travers ces quelques mots. Toutes ces personnes enfin, qui au moment où je vous parle, sont réunies autour d’une jolie petite bougie pour Amande.

Amande vibrait au son la musique et rêvait parfois en Espagnol, c’est pourquoi j’ai proposé à ses amis de lire les paroles d’une chanson Chilienne pour les représenter.

Et puis, il y a trois ans, avant que je quitte le Chili et alors qu’Amande était à un des ses nombreux rendez-vous pour son projet d’Ecolo-Café, je me suis retrouvée seule dans la brume du matin sur les berges du port de Valparaiso, les pieds au-dessus de l’eau, et j’ai écrit ma première chanson en Espagnol... Evidemment je me suis empressée de montrer mon pamphlet à celle que j’appelais Hermana (grande soeur), et bien sûr, toute à son enthousiasme et à sa folie créative, elle m’a aidé à adapter les paroles, elle a composé la musique, et nous avons inventé la mélodie à deux - assises pieds nus dans l’herbe chaude d’un parc ou sur le perron de la maison de Pablo Neruda à Santiago... Puis nous avons chanté cette «"canción de despedida"» (chanson de départ) la veille de mon retour en France.

J’avais proposé des grand noms de la scène Chilienne comme Victor Jara ou Violetta Parra mais ses amis m’ont suggéré de lire notre chanson. Alors pardon pour vos oreilles mais plutôt que de la lire je préfère vous la faire écouter car on y entend Amande à la guitare et au chant. Et à notre décharge, sachez que ceci fut enregistré sur un coin de canapé à une heure du matin, après une grosse bringue et avec un Dictaphone...

Hier c’était ma chanson d’au revoir, aujourd’hui c’est la sienne.

Para ti Hermana !

Anne.

(Mercredi 28 décembre 2012)

Pour écouter la chanson, cliquez ici !

mercredi 14 décembre 2011

L'inavouable

En rédigeant ce billet je ne signe pas mon arrêt de mort je fais bien pire : j’établis mon acte de bannissement. Car en publiant cet article je me condamne à ne jamais trouver ni mec ni travail!


- Mais que vous arrive-t-il ma bonne dame ?

- Oh, trois fois rien... je veux des enfants.


En réalité j’écris ceci pour soulager ma conscience car il ne fait nul doute qu’Oscar Wilde avait raison lorsqu’il écrivait ceci: «Il y a quelque chose de somptueux à s’accuser soi-même. Lorsque nous nous blâmons, il nous semble que personne d’autre n’a le droit de nous blâmer»


Ce matin, ma meilleure amie - mon amie d’enfance que je connais depuis la deuxième année de maternelle - m’a annoncé qu’elle était enceinte et au lieu d’exploser de joie en l’étouffant de chaleureuses félicitations... j’ai fondu en larmes! C’est sans compter cette photo d’échographie que j’ai aussitôt reçue par MMS et qui m’a faite me sentir plus vulnérable qu’un pouilleux sous la guillotine... Vive la technologie.

Il faut dire qu’il y a quelques semaines, le jour même de mon anniversaire, une autre amie très proche m’informait également qu’un petit troll était en route.


Mais qu’on-t-elles à toutes pondre en même temps ?!

Merde ! Zut, pardon, il y a des enfants maintenant...


Pourquoi suis-je si prévisible ?

Pourquoi est-ce que comme toutes les ados rebelles de quinze ans je disais : «Moi ? Jamais de la vie j’aurais des mioches! A quoi ça sert de chier un gosse dans ce monde de merde où tous les parents divorcent t’façons ?!

Et pourquoi est-ce qu’à vingt-cinq ans bien sonnés je rêve d’avoir un bide énorme et mal aux seins ? Ou inversement.


Le pire dans l’histoire, c’est que non seulement je n’ai pas la chance de vivre cet incroyable bonheur mais en plus je culpabilise! Je me dis que je suis gamine capricieuse et égoïste en passe de devenir une vieille salope rongée par l’envie.

Voilà c’est dit : je suis jalouse les filles! JA-LOUSE! Jalouse, jalouse, jalouse, c’est clair ?


Bon.


Si j’écris ce pamphlet, c’est également pour pousser un coup de gueule : POURQUOI, lorsqu’on est une jeune femme de vingt-cinq ans, faut-il avoir honte de ce désir incommensurable d’enfantement ? Car c’est bien de honte qu’il s’agit... Honte attisée par ces demoiselles soit-disant carriéristes ou bien trentenaires célibataires désabusées se perdant en stratèges pour justifier l’absence de maternité et se persuader que tout va bien ; on crève toutes d’envie d’être en cloque !


Allons bon, baissez la garde les meufs...


Quant à mesdames les féministes : je vous sommerai de ne point l’ouvrir : «On ne naît pas femmes, on le devient», «Tu es conditionnée par la société, ça n’est que ce que te dictent les magazines et la télé : sois belle et tais-toi, sois-mère et ferme-là !» et bla, et bla et bla...


Et alors ? Oui, conditionnée, peut-être, mais une nouvelle fois je m’accuse somptueusement !


Messieurs je vous rassure, vous n’êtes pas en reste. Pouvez-vous me dire - et c’est bien à vous que je m’adresse - POURQUOI, si on laisse échapper dans une conversation que «oui, un jour, on aimerait bien avoir des enfants» (avec des yeux qui ne peuvent s’empêcher de briller), alors vous affichez une mine encore plus déconfite que si votre Play Station était en rade ? Merde les gars, c’est pas vous qui morflez pendant neuf mois à ce que je sache !

Après, après... Quoi, vous êtes jaloux parce que vous devrez partager nos beaux seins bien ronds et pleins avec un nabot tout rouge et baveux qui gueule tout le temps ? Eh oh, il est temps de grandir un peu ; faut apprendre à partager!


Keu-ah? La... peur de... l’engagement ? Des... responsabilités ?

Mais dites-nous, je vous le demande un pied sur scène et l’autre sur le bûcher : est-ce vraiment cela? Parce que - je vous le dis afin que vous le sussiez - c’est ce que nous croyons, nous les filles du haut de notre nuage rose et moltonné, mais en réalité on n’en sait fichtrement rien puisque qu’on n’ose jamais vous le demander...


Bien.


Maintenant, est-il vraiment nécessaire que je m’attarde sur le sort de nos chers patrons sans tendre à friser le cliché sexiste ? Permettez-moi néanmoins un dernier pourquoi. POURQUOI trembler à l’idée qu’un potentiel employeur nous pose cette innocente question : «Envisagez-vous d’avoir des enfants plus tard ?», croyez-vous sincèrement que celles qui répondent «Ah non merci, je fais pas dans le morveux moi !» ne disent pas cela sans un brin d’impertinence ? Ou que nous sommes suffisamment stupides pour répondre : «Oh oui bien sûr, je compte avoir une portée de trois chatons minimum, poser congé mater’ sur congé mater’, et penser à la couleur du caca de ma progéniture au lieu de m’inquiéter des bénéfices de l’entreprise !»


Et si tout simplement nous étions capables d’être à la fois femme, mère, amie et employée dévouée ?


Tout simplement.


Allez, sans rancune les filles, grâce à vous j’ai enfin écrit ce texte qui me pendait au nez depuis des années, et puis désolée mais cette année le jour de l’an ça sera au Champomy... Enjoy!


PS : S'IL VOUS PLAIT, je vous en CONJURE mesdemoiselles, ne dites plus jamais en pensant nous consoler : "Mais t'inquiètes pas, toi aussi ça va t'arriver tu verras, regarde - moi - j'aurais jamais pensé et pourtant..."
Non, jamais.



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